L’Histoire Du Café Turc
Cette boisson que nous buvons tous les jours ou presque tient une place importante dans nos vies depuis un peu plus de 600 ans. Les études et les recherches faites sur l’origine du café avancent que les premiers êtres vivants à découvrir le café seraient des chèvres en Ethiopie. C’est au Yémen cependant qu’on eut pour la première fois l’ingénieuse idée de transformer les fruits de l’arbre à café en boisson mélangée à l’eau. Le mot café est issu du mot arabe « kahwa ». Certains prétendent également que le mot café pourrait venir de la région de Kaffa, une ancienne province de l’Ethiopie où l’on cultivait le café.
Les Deux Histoires
Il existe deux versions quant à l’explication de l’apparition du café en Turquie. Une première qui affirme que le café a été apporté à Istanbul par Ozdemir Pacha, le gouverneur du Yémen, dans le but de l’offrir à Soliman le magnifique. Le sultan turc ayant fortement apprécié le goût du café aurait mis en place des rituels de dégustation de café présidé par des experts en café. On affirme même que le sultan avait chargé un « responsable café » qui avait pour mission de lui préparer son café. Une deuxième version affirme que le café est entré en Turquie en 1554 par le biais de deux entrepreneurs Syriens qui sont Halepli Hukm et Sami Sem qui l’ont commercialisé dans la ville de Tahtakale
Pendant L’Époque Ottomane
À l’époque ottomane, les grains de café brut qui étaient de couleurs verts étaient d’abord torréfiés dans des casseroles pour faire du café, puis versés dans des récipients en bois dans le but d’être refroidis. Ces grains de café refroidit étaient ensuite broyés dans des mortiers ou des moulins à main et brassés sur des feux de charbon ou de bois. Ces cafés qui étaient cuits dans des cafetières qui pouvaient être soit en cuivre soit en argent étaient par la suite dégustés dans de petites soucoupes de café. En Anatolie les premières tasse de café étaient en bois. Ce n’est que plus tard que sont apparues les tasses en porcelaines qui étaient produites dans d’autres pays et importées dans l’empire ottoman. Cette manière de cuire et de boire le café à Istanbul diffère des méthodes utilisées dans les pays arabes et devient avec le temps, par son degré de torréfaction, sa présentation et sa méthode de cuisson, le café turc tel qu’on le connaît aujourd’hui.
La Rue Du Café Turc « Tahmis »
Au XVIIe siècle Evliya Celebi écrivait dans son livre Seyahatname qu’il y avait à Istanbul 300 boutiques de café et environ 500 commerçants qui vendaient du café. Certaines personnalités connues comme Tahta Han, Papasoglu ou encore Laz Aziz Ahmed Pacha compteraient parmi ces commerçants d’Istanbul qui vendaient du café. Cette délicieuse boisson qui faisait désormais partie intégrante de la ville d’Istanbul avait même donné son nom à une rue. En effet il existait alors la rue « Tahmis » qui signifiait « rue où l’on cuit le café » et qui abondait de terrasses de café. C’est grâce aux voyageurs, aux diplomates et marchands étrangers que s’est faite la renommée du café turc qui s’est rapidement fait connaître dans plusieurs pays. On le trouvait à Marseille, à Paris et à Londres dès le XVIIe siècle et dans les Antilles, en Amérique du Sud et dans les pays asiatiques dès le XVIIIe siècle.
L’interdiction Du Café Turc
La structure socioculturelle de l’empire ottoman fut influencée et ne cessait de changer au fil du temps à mesure que le café se popularisait à Istanbul et qu’il se répandait dans les territoires sous sa gouvernance. A certaines périodes au 16e et au 17e siècle le café fut interdit par la loi. La raison de la fermeture des cafés et des terrasses où l’on servait des cafés est due au fait que ces lieux échappent au contrôle de l’autorité politique et religieuse. Bien que ce soit pendant le règne de Murat III qu’on observa les premières interdictions, c’est pendant le règne de Murat IV qu’on vit les plus lourdes sanctions. Par la suite ces interdictions furent toutes complètement levées. Aujourd’hui le café turc peut être nature, doux ou amer mais il existait à l’époque environ 40 types de brassages différents.